Deux extinctions de masse lors du passage Crétacé Tertiaire



Publiant leurs travaux dans la revue Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, des chercheurs américains suggèrent, d’après l’étude de sédiments fossilifères de la région antarctique, que l’extinction de masse de la fin de l’ère secondaire s’est, en fait, déroulée en deux épisodes catastrophiques relativement rapprochés.


Pour préciser le déroulement des évènements qui ont provoqué la disparition des dinosaures et de bien d’autres espèces il y a quelque 65 Ma, Thomas Tobin, doctorant en sciences de la Terre à l’Université de Washington, a mené avec ses collègues une nouvelle étude sur un gisement fossilifère de Seymour Island, au large de la péninsule antarctique. En effet, dans cette région, le dépôt sédimentaire est beaucoup plus épais qu’ailleurs, permettant aux chercheurs de prélever des carottes d’échantillons beaucoup plus parlantes, dont les fossiles ont été datés par magnéto-stratigraphie. Une méthode basée sur les inversions du pôle magnétique terrestre au cours des âges.

Comme l'explique l'étude publiée dans la revue Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, l’équipe a ainsi obtenu des résultats particulièrement intéressants qui l'ont poussée à proposer une nouvelle approche de la disparition des espèces. Quelque 2 à 300.000 avant l’impact de la météorite (de 10 kilomètres de diamètre) au Yucatan, qui a probablement précipité la fin des dinosaures, un gigantesque épisode d’éruptions volcaniques, dans le plateau du Deccan (Inde actuelle), aurait également eu lieu. Durant 100 000 ans, celui-ci aurait provoqué l'émission de tant de gaz à effet de serre (notamment du CO2) que nombre d’invertébrés marins (mollusques, …) n’auraient pas survécu au réchauffement consécutif des océans.

"Je crois que les éléments que nous avons à cet endroit sont indicatifs de deux évènements distincts, et indiquent aussi qu’un réchauffement est survenu", commente Thomas Tobin cité par le Daily Mail. Pour l'heure, il n’y a pas de preuve directe que le premier épisode d’extinction ait eu un effet sur le second, mais le chercheur estime qu’il est possible que les espèces ayant survécu au premier évènement (volcanique) en ont été, malgré tout, trop affaiblies pour pouvoir résister au second (météoritique, celui-là). "Il me semble improbable qu’il s’agisse de deux évènements complètement indépendants", conclut ainsi le chercheur.

source

Commentaires