La couche d'ozone au dessus de l'Antarctique se régénère progressivement

Images fournie par la Nasa de la couche d'ozone située à 20km d'altitude au 26 mars 2011. La couleur grise indique la faible quantité d'ozone.
Images fournie par la Nasa de la couche d'ozone située à 20km d'altitude au 26 mars 2011. La couleur grise indique la faible quantité d'ozone.

Les concentrations d'ozone dans la stratosphère ont cessé de diminuer, ces dix dernières années, que ce soit à l'échelle du globe ou dans les régions polaires (Arctique et Antarctique), a indiqué l'Organisation météorologique mondiale (OMM).


La couche d'ozone, en dehors des régions polaires, devrait revenir à son niveau d'avant 1980 avant le milieu du siècle, alors que la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique devrait mettre plus de temps à se reformer, a affirmé l'OMM à l'occasion de la célébration du 25ème anniversaire du Protocole de Montréal, sur l'élimination progressive des substances chimiques qui détruisent la couche d'ozone.

Cet accord international relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, signé le 16 septembre 1987, a mis un coup d'arrêt à la destruction de la couche d'ozone qui protège la Terre des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil.

Avec l'élimination de 98 pc des gaz nocifs pour l'ozone contenus dans les produits industriels et agricoles et les produits de grande consommation, la couche d'ozone est "en bonne voie d'être restaurée au cours des cinq prochaines décennies", a annoncé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Des millions de cas de cancer de la peau et de cataracte, ainsi que les effets nocifs du rayonnement ultraviolet sur l'environnement, ont déjà pu être évités. Le Protocole a, en outre, catalysé l'innovation dans l'industrie chimique et manufacturière, pour aboutir à la création de systèmes de réfrigération plus économes d'un point de vue énergétique et plus respectueux de l'environnement, a déclaré Ban Ki-moon dans un message de la circonstance.

De nombreuses substances chimiques destructrices d'ozone, telles que les chlorofluorocarbures (CFC), utilisés naguère comme réfrigérants ou propulseurs dans les bombes aérosols par exemple, ont été progressivement éliminées en application du Protocole de Montréal. Les substances de remplacement, notamment les hydrochlorofluorocarbures (HCFC) ont, ainsi, fait l'objet d'une demande accrue, ce qui a conduit, en 2007, à un accord visant à accélérer l'élimination des HCFC, généralement utilisés dans les systèmes de climatisation. Les HCFC constituent, en outre, de puissants gaz à effet de serre (GES).

De nombreuses substances nocives pour la couche d'ozone étant également de puissants GES, le Protocole de Montréal s'est avéré doublement avantageux pour l'atmosphère et le système climatique, a indiqué Michel Jarraud, Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale.

"Nos enfants et les enfants de nos enfants en ressentiront tous les bénéfices. Les activités de surveillance menées dans le cadre du Programme de la Veille de l'atmosphère globale de l'OMM nous ont permis de mieux comprendre la relation entre appauvrissement de la couche d'ozone et changement climatique", a-t-il dit.

A cette occasion, "nous rendons hommage aux centaines de scientifiques qui ont bravé des conditions inhospitalières, en particulier dans l'Antarctique, où les températures peuvent atteindre -50 C , pour réaliser des observations et conduire des recherches qui nous aideront à comprendre l'évolution de notre environnement", a ajouté le responsable.

Bien que l'on soit parvenu, grâce au Protocole de Montréal, à réduire leur production et leur consommation, ces substances chimiques destructrices d'ozone ont une longue durée de vie dans l'atmosphère et il faudra attendre plusieurs décennies avant que leur concentration ne retombe au niveau d'avant 1980. La concentration de gaz nocifs pour l'ozone a atteint son pic dans la stratosphère antarctique aux alentours de l'an 2000. Actuellement, elle diminue lentement au rythme annuel d'environ 1 pc.

Dans son bulletin sur la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, publié vendredi, l'OMM indique que le trou dans la couche d'ozone a rapidement gagné de l'ampleur au cours des deux premières semaines de septembre, pour passer de moins de 10 millions de km2 à approximativement 19 millions de km2, ce qui a été établi à partir d'observations réalisées au sol et depuis des ballons ou des satellites, mais aussi de données météorologiques. On observe à la mi-septembre un trou d'ozone qui est plus petit qu'à la même période en 2011 mais plus grand qu'en 2010.

Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique est un phénomène qui se produit chaque année pendant l'hiver et le printemps australs, sous l'effet de températures extrêmement basses dans la stratosphère et en présence de substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Il atteint généralement sa superficie maximale pendant la deuxième quinzaine de septembre et son épaisseur maximale au cours de la première quinzaine d'octobre.

Il est encore trop tôt pour émettre des constatations définitives sur l'évolution du trou d'ozone cette année et sur l'ampleur de la destruction de ce gaz. Cela dépendra, en grande part, des conditions météorologiques.

Toutefois, les conditions de température et l'ampleur des nuages stratosphériques aux pôles relevés jusqu'ici cette année, donnent à penser que la déperdition d'ozone sera inférieure à celle enregistrée en 2011, mais probablement légèrement supérieure à celle de 2010. Le trou dans la couche d'ozone sera très probablement plus petit qu'en 2006, année record.

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